une manufacture fumante
Ma première visite s’est assez bien passée. J’avais fait ma petite visite de reconnaissance la veille et j’avais pu être rassuré quant aux ressources disponibles. En arrivant, je me suis fait dire qu’il y avait un seul ordinateur avec connexion Internet dans la classe, que le laboratoire était totalement réservé et qu’il était impossible de connecter les portables à Internet. La situation semblait désespérée, mais avant que je n’aie le temps de considérer sérieusement la transformation du cours sur le e-portfolio en cours de mime, nous avons réussi à arranger l’utilisation du laboratoire durant une période libre de 30 minutes avec l’enseignante en informatique. J’aurais donc trente minutes dans la classe et trente avec les ordinateurs.
Les élèves ont bien réagi. La plupart n’ont pas eu de difficultés à énoncer leurs buts. J’avais donné quelques exemples. Cependant, malgré le fait que j’aie spécifié que les buts devaient être liés à l’école, j’ai vu que plusieurs élèves ont mentionné des buts extrascolaires, voire même des objectifs de carrière! Je pense devoir avoir une petite discussion avec ceux qui ont confié à l’écran vouloir devenir le collègue de Shumacher ou une patineuse artistique. Je vais leur demander d’ajouter au moins un but scolaire à leur plan de vie. J’aurais dû rectifier le tir sur-le-champ, mais je ne l’ai pas jugé utile sur le moment. Du même coup, ma visite me permet de saisir l’écart entre les compétences langagières d’un groupe qui suit le programme de français de base (celui-ci) et une classe d’immersion totale (visitée en stage 2). Plusieurs élèves me parlent presqu’exclusivement en anglais, d’autres ne parlent pratiquement pas. Au laboratoire, j’ai dû composer avec quelques difficultés techniques. Par exemple, je n’ai pas su instantanément comment les élèves pouvaient passer d’un portfolio à un autre lorsqu’ils utilisaient le même poste puisque l’ordinateur gardait le mot de passe en mémoire et retournait automatiquement au premier dossier. Certains postes n’ont pas affiché le portfolio au complet et quelques élèves n’ont pas eu le temps de terminer mais mon enseignante s’est engagée à laisser un moment à ces élèves pour se mettre à niveau. Les élèves ont beaucoup aimé choisir leur interface.
Je me compte chanceux de travailler avec une enseignante qui semble très intéressée et qui offre son entière collaboration.
La visite m’a rassuré. Les élèves embarquent, les enseignantes aussi et les Macintosh ont l’air moins méchants qu’avant. En prime, l’école Nesbitt a l’air d’être autant conviviale à l’intérieur qu’austère de l’extérieur. Un air de vieille manufacture fumante qui aurait très bien pu se trouver dans Opération beurre de pinotte. Quelqu’un d’autre a vu ce film-là?